Qu'est-ce que tu nous caches?

 
 
Olivier, tu aurais caché la croix de Goa ainsi que des rivières de diamants et de pierres précieuses, de somptueux bijoux, des monticules d'or et d'argent... Et, pour transporter tous ces fabuleux trésors, tu n'aurais été accompagné, dans cette folle  aventure, que de seulement trois esclaves. Cela ne tient pas, n'est-ce pas?


Il fallait déjà au moins trois hommes pour soulever cette crosse majestueuse et si encombrante, cette croix en or massif de près de 2,10 m de haut, incrustée de centaines de gemmes scintillants...  Et, comment aurais-tu fait pour racheter l'île Bourbon avec, pour seule monnaie d'échange, cet unique objet de culte chrétien ? 


Vous étiez donc beaucoup plus nombreux... D'ailleurs, il te fallait aussi une multitude de bras pour te frayer un chemin à travers cette végétation luxuriante et impénétrable.

 
Comment ça, tu n'as pas tout dit à Taylor? Petit cachotier...Ton équipage et toi avaient découvert bien plus. Tu as donc foncé, comme à ton habitude, telle une buse pour mettre  à l'abri, pour l'éternité, tous ces trésors inestimables.


Tu as tout de même pris quatre jours pour retourner sur ton navire. Je suis intimement convaincu que tu as choisi minutieusement la cache. Ou bien alors, il s'agissait d'un lieu que tu connaissais parfaitement et que tu voulais absolument rejoindre, non? Il ne doit donc pas être si près de la côte, ni du côté de Saint-Philippe, comme le pensent certains... 
 
 
Pour brouiller les pistes, tu as sûrement pris un autre itinéraire pour le chemin du retour... Et, comme tout bon pirate qui se respecte, pas comme l'autre faible et tendre Edward England, tu as sacrifié tous tes compagnons de fortune sans exprimer la moindre pitié!


Que croyais-tu enfin en 1724, qu'on allait t'amnistier ou te laisser tranquille? Tu pensais peut-être naïvement que le roi de France allait en rester là, même en lui ayant restitué quelques vases sacrés. Ton coup de sang avec ton associé John Taylor, en brûlant la Duchesse de Noailles, vaisseau de la compagnie des Indes, refermant dans ses cales des centaines  d'esclaves,  a privé ainsi injustement les habitants de l'île Bourbon de cette main d'œuvre tant espérée. Au final, votre décision barbare t'aura mené inexorablement vers ta perte.


Tu décides alors de te retirer de la piraterie et de t'installer simplement sur l'île de Sainte Marie à Madagascar. Tu te croyais enfin en sécurité et oublié de tous en exerçant honnêtement le métier de pilote dans la baie d'Antongil. En 1729, tu t'es fait prendre comme un marin d'eau douce dans le piège tentaculaire du capitaine Dhermitte en montant sur son navire la Méduse.
 
La suite, on la connaît... Tu as été pendu haut et court comme tous les pirates de ton époque. Mais, dans un dernier élan de générosité mais aussi de génie, tu nous a jeté ce bout de parchemin crypté qui conduira, celui qui saura comprendre, vers tes trésors enfouis.
 

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